Il y a plus d’une épreuve en équitation, où les membres du cheval sont soumis à rude épreuve. Une gonfle, une tare, un échauffement, peuvent contraindre le cavalier à déclarer forfait lors d’une épreuve. Ce sont alors plusieurs heures de préparation, d’entraînement qui tombent à l’eau.

 

Pour minimiser ces risques et préserver le cheval, il est essentiel d’apporter aux membres une attention particulière et un entretien rigoureux.

Donatien Schauly, cavalier au Centre Sportif d’Equitation Militaire de Fontainebleau, membre de l’équipe de France de concours complet, vainqueur de multiples épreuves dans cette discipline, nous conseille selon son expérience et ses habitudes, sur les différents moyens de soutien des membres après l’effort, celui du cross en particulier.

 

« Après une épreuve de cross, il y a deux choses primordiales à faire : marcher et refroidir. Marcher, pour faire redescendre le cardio d’une part, et pour réactiver la circulation sanguine d’autre part. Tout de suite après l’effort, on marche le cheval en main. »

 

Le choix du sol est à prendre en considération.
Un terrain ferme, de type macadam, agira dans le sens du
raffermissement destendons mais peut s’avérer douloureux pour
les articulations (répercussion des ondes de chocs du mouvement,
effet de résonance) ; inversement, un terrain plus souple, de type
sable, sera plus agréable pour les articulations mais sollicitera
d’avantages les tendons. C’est l’état de votre cheval qui doit orienter votre choix vers le type de sol.

 

« Le temps de marche est à doser en fonction de l’état de fatigue de votre monture, on compte en moyenne une vingtaine de minutes »

 

Le rythme cardiaque de votre cheval revenu à la normal, vous pouvez vous attaquer à la seconde partie des soins, le refroidissement des membres

 

.« Je commence par doucher les membres, pour retirer les saletés (sable, terre, etc.), la sueur. A moyenne pression, les mouvements de va-et-vient permettent de relancer la circulation par un effet de massage, tout en refroidissant. On procède ensuite à un rafraîchissement « massif ».

En général, sur les gros concours, de la glace est à notre disposition, c’est ce qu’il y a de plus efficace. Dans un seau, je trempe des cotons fins dans un mélange d’eau et de glace et les laisse bien imbiber avant de les poser sur les antérieurs et postérieurs de mon cheval, maintenus par des bandes de repos.

Plusieurs fois pendant une heure environ, je remets de l’eau glacée directement sur le cheval au niveau des cotons »

L’application de froid aura pour effet de dissiper les micro-hématomes, les lésions tendineuses et musculaires bénignes et de booster la circulation sanguine. Il est donc primordial de réaliser correctement cette étape. Vous pouvez alterner la marche et les étapes de refroidissement.

 

En dernier lieu, Donatien applique un emplâtre à base d’argile.

« Après avoir soigneusement séché les membres, en insistant sur le creux des paturons, pour éviter le développement de bactéries avec l’humidité, j’utilise en soin final un argile enrichie en arnica. L’emplâtre permet de remettre un coup de froid, et grâce à ses propriétés astringentes d’agir comme réparateur sur les microlésions des tissus.

Selon les chevaux, je recouvre de journal avant de poser les bandes, l’humidité sera alors conservée, ou bien je laisse sécher à l’air libre. En séchant, l’argile va se rétracter, resserrant ainsi les tissus tendineux et musculaires.Je laisse l’emplâtre posé une nuit en général, et l’enlève le lendemain à la douche. L’action du jet d’eau est à nouveau appréciée, et permet de poursuivre les soins de récupération. »

 

Nous avons vu le travail fastidieux qui est réalisé, après l’effort, pour aider le cheval à récupérer et lui assurer la santé et la longévité, pour le garder en forme pour performer dans la suite des épreuves.

 

Nous avons interrogé Donatien au sujet des articles présents sur le marché, pour entretenir les membres. Guêtres vibrantes, guêtres refroidissantes, produits de soin, … Voici son avis.

 

« J’utilise fréquemment des poches de gel que l’on peut refroidir, au congélateur. Après un effort un peu soutenu, un galop d’entraînement, … lorsque le membre a été sollicité plus qu’à la normale, couplé à la douche, c’est un moyen de récupération efficace. J’ai toujours une poche prête au congélateur ! C’est pratique d’utilisation, on le maintient avec une guêtre ou une bande. L’inconvénient est que la durée de froid est limitée. »

Dans le commerce, on retrouve des produits similaires où des poches sont intégrées dans des protections de type guêtre. Assez onéreux, la poche de gel est une alternative économique et pratique qui pourra aussi servir pour les soins du cavalier !

 

Dans la catégorie des « guêtres de soins », il existe depuis peu des modèles pourvus de dispositif émettant de vibrations.

« Je n’ai pas trop de recul par rapport à ce produit. J’en ai une paire que j’utilise plutôt avant l’effort, pour préparer le membre, en activant la circulation sanguine, pour chauffer les muscles et les tendons. »

 

Concernant les bandes et les cotons, leur effet est centré sur le soutien du tendon, et maintenir une certaine chaleur.

La bande assure les fonctions de tension et de soutien, tandis que le coton permet d’uniformiser la tension et de plaquer la bande sans hyperpression.

« J’utilise préférentiellement les cotons fins, ils sont plus facile à poser et on a moins de risques de faire des plis. La pose de la bande n’est pas anodine, une erreur peu vite être source de complications pour le cheval. Il n’y a pas à dire, cela s’apprend ! »

 

Dans la liste des produits rafraîchissant il existe aussi toute une gamme de gels à appliquer sur les tendons.

« C’est un produit que j’utilise peu, il peut être intéressant à la suite d’un effort modéré, mais je ne lui trouve pas une grande efficacité. »

Facile d’application, mais peu satisfaisant, il vaut mieux s’orienter vers une argile ou une poche de glace !

 

« Ces soins sont vraiment nécessaires pour garder mes chevaux en forme et leur permettre d’être au mieux sur les concours. La contrainte principale est le temps, mais ce n’est rien à côté de celui perdu par un cheval arrêté ! Il faut savoir rester simple dans ses méthodes, écouter son cheval et faire preuve de bon sens. En cas de doute, il est souvent trop tard. Adaptez votre entraînement, et n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire.»

 

Vous avez maintenant tous les éléments pour entretenir les membres de votre cheval après un effort. Prenez le temps et écoutez votre cheval, il ne sera que meilleur dans son travail. Pensez aux sorties au paddock, si votre cheval y est habitué, ce sera un plus pour son état physique et mental et pour optimiser la récupération !

 

 

 

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