Les poneys Shetlands sont nos premiers maîtres, nos premiers amis et confidents. Poney d’école par excellence son équipement n’est pas à négliger. Du fait de sa petite taille, il est nécessaire de s’interroger sur la concordance entre son harnachement et sa morphologie.

 

Cet article a été réalisé conjointement avec le Haras des Pommiers, famille d’éleveur de poneys de race Shetland et La Boutique du Cavalier, sellerie spécialisée dans le matériel de petite taille. Retrouvez également l’humeur artistique de l’Éffluve des Prés – Claire Cellier, artiste peintre.

 

« La règle de base, quand on veut équiper son poney shetland, ou mini-shetland, c’est de prendre un mètre de couturière et de tout mesurer, sur le poney et le matériel. », confie Muriel, gérante de La Boutique du Cavalier.

 

Ces mesures, primordiales pour un harnachement juste, seront d’autant plus importantes pour le choix du mors. La bouche est aussi sensible chez un poney qu’un cheval. Ainsi, avec une embouchure non adaptée, on risque des blessures.

Les modèles sont assez restreints en petite taille. On trouvera en sellerie des mors à olives, à double brisure, des releveurs, etc. avec différents revêtements : métal, résine, caoutchouc. Attention à ces derniers, souvent trop épais, qui écrasent la langue.

 

Un mors trop fin aura une action sévère sur la bouche. Il faut faire preuve de bon sens, et s’adapter à son poney. Au Haras des Pommiers, ils utilisent majoritairement des mors simples, doux, tels qu’un mors à aiguille, pour son effet éducatif. Ils recommandent dans le cas d’une bouche sensible, d’entourer l’embouchure avec un scotch en latex, pour adoucir le contact.

 

Les Shetlands sont des poneys qui ont une grosse tête, le choix du filet n’est pas anodin. Il faut prendre en compte la longueur du frontal, pour ne pas pincer les oreilles ; la longueur de la sous-gorge, qui s’ajuste aux larges ganaches.

 

Le marché regorge de produits adaptés aux enfants, au niveau des couleurs, des finitions. Ainsi, on dispose d’une large gamme de bridons, dans différents matériaux. Le synthétique (polypropylène) est décliné en plusieurs coloris. Son entretien est sommaire, mais la qualité varie et il est souvent trop rigide ou trop souple ...

Le cuir, plus traditionnel, nécessite un entretien rigoureux. En le choisissant de bonne qualité, il peut durer plusieurs années. De plus, en cas de danger, d’accident, le cuir à la propriété de rompre, ce qui peut aider à sortir de situations malencontreuses.

 

 

Il en va de même pour le licol.

 

La selle est un élément crucial pour la stabilité du cavalier et le confort du poney. Devant le panel de produits proposés à la vente, le doute est souvent présent.

Pour un poney rond, la bardette associée à une croupière s’avère être la meilleure solution, au regard de l’expérience du Haras des Pommiers. Pour les petits cavaliers, c’est aussi un bon compromis, puisqu’elle est équipée de plusieurs boudins améliorant la stabilité, d’une poignée. Elle n’est en revanche pas optimale pour pratiquer une équitation de qualité.

 

Quand le niveau est supérieur et que l’enfant grandit, il trouvera de meilleures sensations dans une selle-bardette. Plus ajustée, plus travaillée, c’est un intermédiaire intéressant qui convient également pour des poneys de plus grande taille ou avec un modèle plus sport.

 

Enfin, certains modèles de selle sont fabriqués dans des tailles qui s’adaptent aux poneys.

 

Adaptez votre selle au poney, et non l’inverse ! Prenez en compte sa largeur, longueur de dos, état du garrot (présent ? peu sorti ?), etc.

 

Pour optimiser les qualités de la selle, il faut l’associer au bon tapis. Ceci s’exprime en particulier par son épaisseur. Un tapis fin sera idéal pour un poney rond, en effet, on recherchera le contact et surtout à diminuer la distance selle-dos pour éviter que l’ensemble selle-tapis ne tourne. Pour un poney qui présente un garrot plus prononcé, un choisira un modèle plus épais.

 

La sangle avec des élastiques est appréciées pour la facilitée de sanglage. Elle apporte un confort inégalable au poney, en comparaison avec les sangles en coton. Ces dernières sont responsables de blessures telles que des plis, des frottements, des irritations. D’une manière générale, pour le confort de votre poney, préférez les articles avec un minimum de matelassure.

 

Les protections (guêtres, protège-boulet, cloches) sont aujourd’hui déclinées et adaptées aux petites tailles des poneys. On retrouve ainsi des guêtres fermées en néoprène, des modèles type coque, des cloches en néoprène ou en caoutchouc, des bandes de travail et de repos en version mini. Pour être efficace, il faut toutefois que cela convienne à votre poney. C’est pourquoi il est essentiel de mesurer les canons, le tour de pied ou encore le tour des boulets pour prendre la bonne taille.

 

Lors de la pose, veillez à bien lisser les poils, pour éviter les surépaisseurs qui provoqueraient des irritations sur les membres voire des brûlures.

 

L’hiver, la plupart des poneys ne sont pas tondus. Il existe néanmoins des textiles adaptés à leur petite taille. Selon leur âge, leur mode de vie (box, pré), le type de tonte, on préférera un modèle à un autre.

Les équidés en général craignent l’humidité (plus que le froid), une chemise imperméable sera appréciée par les temps pluvieux. Après un effort, une séchante favorisera la récupération en cas de sudation. Pour les plus âgés, une toile cirée avec intérieur en laine les gardera bien au chaud, et évitera des dépenses d’énergies excessives liées à la thermorégulation.

 

L’astuce des pros : avant un événement, pour garder les poneys propres, équipez les des tuniques tête-cou-corps-queue, comme les Pur-sang Arabes ou les chevaux de Western !

 

Une fois encore le choix de la taille dépendra des mesures prises directement sur le poney. Prenez garde au poitrail, souvent large, à la distance épaule-base d’encolure, qui en cas de couverture trop petite écraserait le garrot.

 

Les enrênements sont peu utilisés chez les poneys. Gogues ou martingales peuvent être autorisés en compétition, et faciliter la maitrise de sa monture. Ils ne doivent cependant pas substituer une bonne éducation et un travail de dressage régulier.

 

La croupière est un outil intéressant, qui permet aux selles d'éviter d’avancer. Souvent employée sur des poneys ayant peu de garrot, son ajustement est essentiel. Trop lâche, elle est inutile, trop serrée, elle exerce une tension permanente sur les vertèbres sacrées, et les muscles du haut de la queue. Il faut la choisir idéalement en cuir, pour un contact plus doux avec la peau, et prendre garde de lisser et rentrer les crins pour minimiser les frottements. Le nettoyage sera rigoureux et régulier pour limiter les irritations.

 

Dans l’équipement des poneys Shetland, on retrouve aussi plusieurs accessoires tels que des bonnets anti-mouches, en version coton, ou des masques intégraux pour les plus sensibles. Les protections de transport, le matériel d’attelage, de voltige, ou d’autres disciplines, etc. Le marché s’est adapté aux demandes et offre à présent la possibilité d’équiper, de sécuriser parfaitement son poney, tout en personnalisant son équipement, grâce à la diversité des coloris et matériaux.

 

Retenez donc des conseils de nos professionnels qu’il est fondamental de mesurer avant d’acheter ! Parfois il est nécessaire de combiner plusieurs parties d’harnachement de tailles différentes, pour s’adapter aux morphologies « hors normes ». Evitez les nœuds, et le matériel mal bricolé, les poneys peuvent maintenant être équipés sur-mesure, faîtes leur en profiter !