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Un ostéopathe ne se concentre pas seulement sur la structure osseuse d’un individu. Il peut agir sur le système musculaire, les fonctions internes, les tissus, etc.

Il est ainsi intéressant de l’appeler après des événements traumatiques tels que les coliques, fourbures, une mise-bas.

 

Dans ce sujet, nous allons nous concentrer sur le bouchon œsophagien, qui survient suite à une mauvaise prise alimentaire.

 

Pour cela, nous suivrons le cas de Kalia, jument Trotteur Français de 16 ans, réformée de club, recueillie par l’association de protection Le Refuge de La Cavalière, que soutient Horse Conseils.


Kalia a eu deux bouchons œsophagiens à un an d’intervalle. Récemment, elle a été manipulée par Mélanie Maupetit, ostéopathe équin, qui nous rapporte son analyse.

 

Dans un premier temps, intéressons-nous au bouchon même.

 

A cette occasion nous avons interrogé le Docteur vétérinaire Guillaume BON.

 

« Il s’agit d’une obstruction de l’œsophage, caractérisée par une

impossibilité des aliments, ou de la salive, à se rendre de la bouche à

l’estomac. Cet accident peut intervenir juste après avoir mangé. Le

cheval montre des signes d’inconfort en étirant son encolure et en

essayant d’avaler. Un jetage alimentaire sort des naseaux

(principalement) et par la bouche (rarement). Â»

 

Les origines sont multiples :

 

« La première cause est un cheval qui mange trop vite et qui avale goulument sa ration sans la mâcher. Les aliments ne sont pas assez humidifiés et se bloquent dans l’œsophage.

La deuxième cause est due à des aliments trop volumineux (pomme, pomme de terre, betterave, carotte…) ou encore des noyaux (mangue, avocat…) qui se bloquent.

Enfin, une bouche en mauvais état ne permettant pas une mastication satisfaisante est un facteur favorisant. Â»

 

L’organisme est fortement sollicité d’un point de vue physiologique. C’est pourquoi le bouchon œsophagien est douloureux et peut engendrer des séquelles.

 

« Du fait de l’inconfort provoqué par les aliments bloqués dans l’œsophage, un spasme musculaire de l’œsophage se crée, ce qui rend le bouchon complètement hermétique. La salive (produite en permanence et évacuée par l’œsophage) s’accumule alors dans la portion haute de l’œsophage et remonte dans la gorge avant de sortir par le nez.

A ce niveau, le plus gros risque est la bronchopneumonie par fausse déglutition (qui peut être fatale). Les sécrétions alimentaires remontant dans la gorge peuvent être aspirées vers les poumons et causer des dommages irréversibles.

 

Le deuxième risque est les lésions de l’œsophage, qui vont de l’ulcération superficielle à une nécrose de la muqueuse avec atteinte des muscles striés ce qui provoque une striction permanente (zone où l’œsophage ne peut plus se distendre) favorisant les récidives des bouchons œsophagiens (30% environ).

 

Toutefois, pour les bouchons se résolvant rapidement, il est possible qu’aucun signe post-traumatique ne soit visible. Â»

 

Nous avons à présent identifié, décrit et compris les caractéristiques de cette obstruction. Revenons à Kalia et son histoire.

 

Cette jument vit au pré à l’année, elle a pour nourriture principale de l’herbe et du fourrage. Elle est complémentée en hiver, avec un floconné de qualité.

 

Le premier épisode du bouchon a eu lieu avec une toute petite quantité de floconné. Le blocage était localisé très bas dans l’œsophage. Il a nécessité l’intervention du vétérinaire, qui a pratiqué en premier lieu des injections (antispasmodique et antidouleur) puis une intubation pour finalement faire passer le bouchon.

 

Un an plus tard environ l’épisode se renouvela. Les injections et massage de la partie inférieure de l’encolure ont suffit à faire passer l’obstruction, cette fois.

 

Dans les deux cas, la cause du bouchon n’a pu être identifiée. Nous avons constaté une perte d’état significative, qui a été compensée par une ré-alimentation progressive et adaptée ainsi qu’une complémentation spécifique.

 

Six mois après le second épisode traumatique, Kalia a été manipulée par Mélanie Maupetit, ostéopathe. Voici ses observations.

 

« En ostéopathie nous ne pouvons travailler sur l’obstruction même, ce travail revient au vétérinaire. Notre rôle est en revanche d’intervenir sur les conséquences musculo-squelettiques qui font suite au bouchon.

 

En observant la jument, j’ai aussitôt constaté une raideur anormale de l’encolure.


Lors de tels événements,  le cheval tente de faire passer en vain la gêne, représentée par  le bouchon, vers l’estomac. Les tentatives répétées de déglutition augmentent les contractions des fibres musculaires de l’œsophage.
Des contractures musculaires apparaissent le long de l’encolure et le cheval se positionne en extension de tête et d’encolure.

 

Ceci se traduit entre autre par un manque de souplesse de l’encolure,

des difficultés dans la réalisation de certains mouvements, ainsi que la

présence de certains blocages ostéo-articulaires de la région cervicale. Â»

 

Lors de la séance d’ostéopathie il est donc important d’analyser et de tester

la région crânienne ainsi que la région de l’encolure.

Chaque blocage articulaire et tensions musculaires doivent être localisés et

libérés.

 

Au cours de la manipulation, le praticien va découvrir des lésions situées plus en profondeur.

 

« Lors de ce type d’épisode une anxiété est souvent observée chez le cheval. La respiration se modifie, des blocages peuvent alors apparaitre, au niveau des côtes, du sternum, et des lombaires par l’intermédiaire du diaphragme.
Le diaphragme ainsi que les autres muscles qui augmentent la capacité respiratoire sont sollicités de façon excessive. 

 

La manipulation de Kalia a consisté en plusieurs étirements actifs et passifs, associés à un traitement ostéopathique général (TOG) sur les régions de la tête et de l’encolure, en particulier.
Nous avons travaillé plus précisément sur les muscles fléchisseurs de l’encolure, les muscles respirateurs accessoires, ainsi que les muscles pharyngiens. Un rééquilibrage des dysfonctions articulaires par des manipulations structurelles a également été réalisé au niveau des régions cervicales, de l’orifice supérieur du thorax, des lombaires, entre autre. »

 

Aujourd’hui, nous sommes face à plusieurs questions :

  • Quelles étaient les causes de ces bouchons ?

  • Une manipulation après le premier bouchon aurait-elle limité les risques d’un second ?

 

Kalia s’est maintenant rétablie de ces deux mauvaises périodes. Elle va être suivie régulièrement par Mélanie.

Le temps nous dira s’il y a un lien entre la manipulation (notamment la décontraction des muscles qui entourent l’œsophage) et l’apparition ou non d’un nouveau bouchon.

 

Un changement de comportement est visible au moment du repas, elle mange plus calmement et prend le temps de mastiquer, ce qui n’était plus le cas depuis le dernier bouchon. Son encolure est également plus souple.

 

En conclusion, la manipulation a eu un effet bénéfique pour Kalia. Grâce à Mélanie, plusieurs blocages internes physiologiques et musculaires ont été dissous et nous observons une jument plus calme et mieux dans son corps. Affaire à suivre !

 

 

 

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Le bouchon oesophagien 

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